Arqueología y Territorio Medieval 27, 2020. pp. 79-92 I.S.S.N.: 1134-3184 DOI: 10.17561/aytm.v27.5037

Note sur un matériel céramique rare en Ifrīqiya: la cuerda seca de Ṣabra al-Manṣūriyya

Note on a rare ceramic material in Ifrīqiya: the cuerda seca of Ṣabra al-Manṣūriyya

Soundes Gragueb Chatti1

RÉSUMÉ

La cité princière de Ṣabra al-Manṣūriyya, située à 1 km au sud de la ville de Kairouan; a été la capitale des Fatimides de l’Ifrīqiya de 947 à 973 J.-C., puis celle de leurs successeurs les Zirides, jusqu’au milieu du XIe siècle, avant de succomber sous les effets des invasions hilaliennes en 1057 J.-C. Les recherches archéologiques menées sur ce site de référence depuis les années vingt du siècle dernier et jusqu’aux dernières campagnes de fouilles réalisées dans le cadre du projet franco-tunisien de 2003 à 2006, ont livré un abondant matériel céramique s’étendant du Xe jusqu’au XIIIe siècle. Dans son ensemble, le lot découvert est dominé dans sa majorité par des productions calcaires et culinaires. Par ailleurs, il convient de mentionner la présence de plusieurs types de productions rares, dont la cuerda seca, objet de cette étude. Il s’agit donc de retracer les traits caractéristiques de cette production et de s’interroger sur sa nature, son origine et sa chronologie. L’essentiel de cette approche est illustré par une pièce rare découverte ces dernières années sur le site même de la ville disparue.

Mots Clés: Céramique islamique, cuerda seca, Tunisie, Ifrīqiya, Ṣabra al-Manṣūriyya.

ABSTRACT

The city of Ṣabra al-Manṣūriyya, located 1 km south of the city of Kairouan, was the capital of the Fatimids of Ifrīqiya from 947 until 973 J.-C., then of their zirid governors, until the middle of the eleventh century, before succumbing to the Hilalian invasions in 1057 J.-C. Archaeological research conducted on this site since the 20s of the last century and until the last excavation campaigns carried out as part of the Franco-Tunisian project from 2003 to 2006, have yielded abundant of ceramic materials ranging from the 10th to the the 13th century. As a whole, the lot of material discovered is dominated in its part by limestone and culinary productions. Moreover, it is worth mentioning the presence of several types of rare products, including the cuerda seca, subject of this study. It is therefore a question of retracing the characteristic of this production, to ask about the nature, the origin and the chronology of this production. The essential of this approach is illustrated by a rare piece discovered in the last few years on the site of the disappeared city.

Keywords: Islamic pottery, cuerda seca, Tunisia, Ifrīqiya, Ṣabra al-Manṣūriyya.

RESUMEN

La ciudad de Ṣabra al-Manṣūriyya, ubicada a 1 km al sur de Kairouan, fue la capital de los fatimíes de Ifrīqiya desde 947 hasta 973 J.C., luego de sus gobernadores ziríes, hasta mediados del siglo XI, antes de sucumbir a las invasiones de Hilalia en 1057 J.C. Las investigaciones arqueológicas realizadas en este yacimiento desde los años 20 del siglo pasado y hasta las últimas campañas de excavación realizadas en el marco de un proyecto franco-tunecino entre 2003 y 2006, han arrojado abundantes materiales cerámicos que van desde el siglo X al XIII. En su conjunto, la mayor parte del material descubierto está dominado por la piedra caliza y las producciones de cocina. Además, cabe destacar la presencia de varios tipos de productos raros, entre ellos la cuerda seca, objeto de este estudio. Se trata, pues, de volver sobre las características de esta producción, de preguntarnos por la naturaleza, el origen y la cronología de esta producción. Lo esencial de este enfoque está ilustrado por una rara pieza descubierta en los últimos años en el sitio de la ciudad desaparecida.

Palabras clave: Cerámica islámica, cuerda seca, Tunicia, Ifriquiya, Ṣabra al-Manṣūriyya

INTRODUCTION

La cuerda seca, cette technique d’origine orientale attestée en particulier à Raqqa, Sāmarrā et Suse, au cours du IXe siècle, a connu un grand développement en al-Andalus à partir du Xe siècle (DÉLÉRY, GÓMEZ-MARTÍNEZ, 2006). Ce procédé de décoration n’utilisait au début que deux couleurs le vert et le brun appliquées sur une pâte qui restait en grande partie exempte de revêtement. La technique est appelée alors cuerda seca partielle, une production qui est restée assez fréquente jusqu’au XIIIe siècle. À partir du XIe siècle la technique de la cuerda seca connaîtra une nouvelle variante appelée cuerda seca totale dont les glaçures recouvrent l’ensemble de la pièce (ROSSELLÓ BORDOY, 1995: 108). Du Xe au XIIIe, la fabrication de la céramique à décor de cuerda seca demeure très répandue dans les ateliers d’al-Andalus; sans que l’on sache pour autant si cette technique fut importée au Maghreb, faute de témoignages archéologiques tangibles. Cependant, les découvertes de cette production au cours de ces dernières années en Ifrīqiya jettent un nouvel éclairage sur la question.

Dans cette note nous mettons l’accent sur les trouvailles faites sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya, une cité princière située à 1 km à peine au sud de la ville de Kairouan; elle fut capitale des Fatimides d’Ifrīqiya de 947 à 973 J.-C., puis celle des gouverneurs zirides, jusqu’au milieu du XIe siècle, avant de perdre son éclat de capitale princière suite aux invasions hilaliennes en 1057 J.-C.2 Les recherches archéologiques effectuées sur ce site de référence, ont livré un abondant matériel céramique couvrant une longue période (Xe-XIIIe siècles)3. Dans son ensemble, ce matériel présente un riche éventail de productions; les productions calcaires, et culinaires, constituent l’une des composantes importantes. À côté de ce mobilier homogène et très largement majoritaire, apparaissent des productions rares et minoritaires. Il est à remarquer que notre attention a été attirée par un certain nombre de fragments très particuliers décorés de motifs en réserve sur une surface sans revêtement (cuerda seca), à pâte et à forme particulières, laissant supposer une production d’une toute autre tradition.

En effet, la présence de la céramique à décor de cuerda seca utilisant une technique d’émail cloisonné posé sur la pâte qui reste en grande partie sans glaçure, est peu ordinaire à Ṣabra al-Manṣūriyya. Cette céramique n’y compte que huit fragments4. Elle se présente fréquemment sous la forme de vases fermés, façonnés avec soin; leurs parois sont fines, ornées d’un décor en réserve. Il s’agit pour la plupart de cruches à filtre, de moyenne contenance, qui furent produites probablement en série, comme le démontre la découverte de plusieurs exemplaires de même modèle.

PRÉSENTATION DES PIÈCES

Avant de présenter ces pièces, issues des contextes archéologiques en relation avec la zone palatiale du site, conservées actuellement dans les réserves du musée des Arts islamiques de Raqqada. Nous mentionnons que certaine d’entre elles en l’occurrence les pièces (N° 1-3-5-6 et 7) furent exhumées lors des campagnes de fouilles réalisées à partir de 1972 jusqu’au début des années 80, effectuées par une équipe franco-tunisienne dirigée par Brahim Chabbouh et Michel Terrasse. Les autres des pièces (N° 2 et 4) sont découvertes lors des fouilles entreprises sur le site de 2003 à 2006 dans le cadre d’un projet de coopération franco-tunisien sous la direction de Mourad Rammah et Patrice Cressier. Les résultats de cette dernière campagne de fouille feront l’objet d’une étude en cours de finition, qui paraitra prochainement.

En effet, dans de nombreux cas, les tessons étudiés sont de taille très réduite, ce qui ne permet qu’une vue limitée de leur décor, souvent peu lisible. Nous pouvons déceler sur un fragment des coulures en vert bleuâtre (Fig. 1), sur un autre des registres en vert et brun (Fig. 2). Il est à mentionner aussi un col sur lequel figure un décor sommairement dessiné en brun montrant une série d’arcs superposés (Fig. 3) ou, sur un quatrième fragment, un motif peut être de type épigraphique (Fig. 4)5. Signalons également d’autres exemplaires, où le champ décoratif d’un fragment de panse de cruche semble divisé en registres horizontaux avec un décor tracé en vert altéré difficile à déchiffrer. Celui d’en haut semble meublé par des pseudo-lettres ayant l’allure de hampes montantes ou de volutes entrelacées; sur le deuxième registre, se développent des médaillons séparés par des triangles posés sur pointe et remplis par un motif en spirale (Fig. 5). Des enroulements qui s’entrecroisent sont représentés, sur un fragment de col de cruche à tendance cylindrique, marqué par deux légères rainures (Fig. 6).

Fig. 1.

Fig. 2.

Fig. 3.

Fig. 4.

Fig. 5.

Fig. 6.

Un décor plus original est à relever sur un autre fragment de panse, à surface couverte de glaçure blanche-jaunâtre. Les zones de la superficie laissées nues forment des sortes de virgules, recourbées, réalisées sur une même ligne. (Fig. 7).

Outre ces fragments, une pièce assez complète, au caractère très original, vient compléter l’échantillon. C’est une découverte majeure dans ce lot de céramique de cuerda seca, provenant de diverses excavations réalisées sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya. Il s’agit d’une cruche à filtre de morphologie élégante, singulière sur plusieurs plans. Nous accordons à cette pièce un intérêt particulier, d’une part pour sa morphologie et d’autre part pour son décor, dont la technique et le dessin témoignent d’un grand raffinement6. Nous nous attacherons ici à développer quelques aspects se rapportant à cette découverte: description de la morphologie et du décor, recherche de ses sources d’inspiration et comparaisons avec un essai de datation. Sa forme, sa facture ainsi que son ornementation réalisée avec soin posent des interrogations sur la présence de ce type de production rare sur la cité palatiale de Ṣabra al-Manṣūriyya et de jeter ainsi, la lumière sur la possible production de cuerda seca sur ce site princier.

Notons tout d’abord que cette cruche a été trouvée fortuitement, lors des travaux d’aménagement d’une voie publique, dans l’espace urbain de la ville (à l’intérieur de l’enceinte, mais hors du quartier des palais), associée à un matériel sans revêtement (sans glaçure ni engobe) en bon état de conservation, de faciès visiblement ziride, appartenant essentiellement à la vaisselle de cuisine7.

Plusieurs raisons justifient notre choix de présenter cette cruche isolément. Tout d’abord, c’est une pièce exceptionnelle qui, en l’état actuel de nos connaissances, n’a pas d’équivalent jusque-là, ni à Ṣabra al-Manṣūriyya ni en Ifrīqiya en général, du point de vue morphologique et décoratif. Elle présente des parois d’une grande finesse témoignant du savoir-faire du potier. Elle se distingue par une pâte très fine du type egg shell de couleur beige très claire ayant une épaisseur variant entre 0,2 cm et 0,3 cm. La hauteur de cette cruche est de 14,2 cm pour un diamètre de base de 6,2 cm et un diamètre d’ouverture de 9,0 cm. Sa capacité est d’un litre environ.

Elle est pourvue d’une panse globulaire qui s’appuie sur un pied à fond plat, dont le plan de pose est marqué par une série de cercles concentriques. Cette panse s’attache à un col tronconique (dont le haut est brisé) par un ressaut de section rectangulaire. Ce vase était muni de deux anses, maintenant disparues. Leur point d’attache inférieur se situe sur l’épaulement. Le point supérieur se situait vraisemblablement sur le haut du col. À l’intérieur de cette cruche est attaché un filtre (aujourd’hui brisé) au point de jonction du col avec la panse (Fig. 9).

Fig. 7.

Fig. 8.

Fig. 9. Cruche à filtre.

Cette cruche se caractérise aussi, comme nous l’avons indiqué au début de ce travail, par son décor, de cuerda seca partielle, où trois couleurs sont utilisées: le vert, le brun (parfois à ton noirâtre) et le jaune miel.

Le col présente un décor réalisé en deux registres, séparés par une ligne horizontale verte. Sur sa partie inférieure sont tracées en brun des bandelettes obliques parallèles, tandis que sur le haut du col semble se développer un bandeau épigraphique, intercalé probablement entre des volutes. Il est tracé en vert et jaune miel où on perçoit une lettre montante (il s’agit du kaf ou du ṭa)8 (Fig. 10).

Le haut de la panse est orné de bandelettes vertes du même style que celles qui sont appliquées sur le col, limitées par deux lignes horizontales vertes.

L’essentiel du champ décoratif de la panse porte un décor animalier très particulier. Il s’agit de quatre quadrupèdes: deux en vert et deux en brun dont l’un est en brun noirâtre (Fig. 11). Les quatre représentations sont inscrites dans des encadrements et sont séparées les unes des autres par une bande verticale au tracé curviligne de couleur verte.

Ces quatre représentations paraissent semblables. Cependant, une observation attentive permet de constater que plusieurs détails diffèrent de l’une à l’autre9. Ces animaux fièrement dressés sur quatre pattes, évoquent par leur attitude probablement des bovidés, quoique leur corps semble rappeler de loin celui d’un bouquetin. La tête manque de réalisme, le museau est émoussé, n’ayant pas de forme propre. En effet, le dessin essaye de s’inspirer de la nature sans y parvenir fidèlement. Cette représentation animalière témoigne d’un dualisme entre réalisme et abstraction. Ce qui laisse sans réponse la question du type d’animal représenté, son identification étant pour le moins malaisée.

Ces quatre animaux sont disposés successivement, à la queue leu-leu, le corps et la tête de profil. L’attitude, et notamment la position des quatre pattes, suggèrent le mouvement. On est frappé en effet, par l’élégance de celui-ci, la position gracieuse des pattes postérieures, légèrement levées et représentées en divergence par rapport à l’arrière-train. Ces pattes arrière semblent animées d’un mouvement de marche en avant. L’artiste a voulu insister sur le mouvement de gambade.

L’animal tracé en brun noirâtre (Fig. 12) est assez différent de ceux qui le suivent; tout d’abord, il semble couvrir par sa masse corporelle deux petites créatures dont une lèverait la tête pour téter. Ceci sans exclure pour autant la possibilité qu’il s’agisse de petits motifs de remplissage, qui sont souvent informes sur les objets décorés en cuerda seca totale ou partielle10.

Fig. 10. Col de la cruche à filtre.

Fig. 11. Bandeau horizontal des quatre représentations sur la panse de la cruche à filtre.

Cet animal se distingue par sa tête légèrement ramenée en arrière, marquée par un œil rond et largement ouvert occupant une grande partie de la face, ce qui lui procure un air à la fois de grâce et d’agilité. Il est pourvu d’oreilles rondes, d’où semblent se détacher un semblant de cornes sous forme de ruban enroulé. Ce détail est absent des autres représentations.

Sur les trois autres figurations, le corps de l’animal semble moins trapu que celui de la première représentation. Les animaux peints en vert se distinguent par un œil, effilé, marqué par une pupille sur l’une des représentations (Fig. 15). Les oreilles sont figurées comme des appendices recourbés (Fig. 14 et 15), ou sont soudées (Fig. 13). Ces différences de détails, quoique minimes, rendent compte d’une certaine maladresse de l’exécution.

Dans ces quatre représentations, la queue de l'animal occupe une place de choix et contribue à meubler et à animer le champ décoratif, elle occupe, en effet, à peu près le tiers de l’espace décoré. À l’intérieur des cartouches, le quadrupède dresse sa queue majestueusement vers le haut. Cette queue se termine par une palmette sur les figures 14 et 15; son extrémité se recourbe pour se terminer en demi-palmette bilobée sur la figure 15. Sur la figure 14 le tracé de la queue est plus épais, se prolongeant pour se terminer par un appendice en demi-palmette étalée et à deux lobes, avec une boucle qui garnit l’intérieur. Sur la figure 12, l’extrémité de la queue est ornée de galons perlés, se recourbant parfois pour former une ou plusieurs volutes comme sur la figure 13.

COMPARAISON ET SOURCES D’INSPIRATION

Quelles sont les sources d’inspiration de l’artiste qui a réalisé cette œuvre ? (œuvre que nous proposons de dénommer dorénavant: la «cruche aux quadrupèdes de Ṣabra»). Étudier chacun des motifs, permettrait sans doute de projeter quelques lumières sur la nature de cette représentation et de celles qui lui sont apparentées.

La morphologie de ’animal

Un rapprochement entre notre représentation animalière et d’autres provenant du monde islamique médiéval nous permet de constater qu’une silhouette d’animal nous a paru particulièrement proche. C’est un quadrupède moulé sur un couvercle de cruche conservé à l’Institut du Monde Arabe11 (collection J.-P et F. Croisier) et considéré comme provenant de Suse (Iran), inscrit dans une fourchette chronologique assez large allant du XIe au XIIIe siècle (Fig. 16). Nous retrouvons presque le même animal, les mêmes oreilles rondes, la même tête, mais le mouvement des pattes semble différent. La ressemblance est frappante à plusieurs égards. La queue est relevée vers le haut se terminant par une sorte de palme à trois lobes (MOULIÉRAC, 1999: 23). Notons que la physionomie de l’animal rappelle dans une large mesure d’autres représentations animalières persanes. Nous serions ainsi en mesure d’admettre que ce thème décoratif est d’origine persane, sachant qu’il était aussi connu pendant la période fatimide, et que les quadrupèdes ont été souvent un thème de prédilection dans l’art de cette dynastie (BLOOM, 1998: 58).

Fig. 12.

Fig. 13.

Fig. 14.

Fig. 15.

Fig. 16. Iraq ou Iran, XIe-XIIIe siècle, pâte argileuse, décor moulé (MOULIÈRAC 1999: 23)

Outre cette comparaison moyen-orientale, il y a lieu de rapprocher cette reproduction animalière de compositions zoomorphes attestées sur des céramiques andalouses décorées en cuerda seca, et datées généralement de l’époque almohade (XIIe siècle). En effet, ces pièces semblent se placer dans la même ambiance que la cruche de Ṣabra al-Manṣūriyya. Sur leurs parois sont peints des animaux répétés, souvent des lions, mis en relation avec l’allégorie de la force et de la puissance de cet animal chez les almohades (ACIÉN ALMANSA, 1996).

Souvent la représentation de ces décors animaliers qui se poursuivent ou s’inscrivent dans des médaillons. Par exemple, à l’Alcazaba de Mérida et dans des contextes almohades, a été mis au jour un petit pichet en état fragmentaire, sur sa panse est tracé un motif de lion avec un semblant de crinière, en position de profil, avec des pattes avant relevées et une queue se terminant en forme de palmette courbée et dressée (Fig. 17) (FEIJOO MARTÍNEZ, 2001: 210).

Fig. 17. Pièce découverte lors des fouilles de l’Alcazaba de Mérida (FEIJOO MARTÍNEZ, 2001: 210)

Une autre composition semblable, qui se situe dans la même ambiance générale que les quadrupèdes de la cruche de Ṣabra al-Manṣūriyya, est illustrée sur la panse piriforme d’un vase trouvé à Madīnat al-Zahrā’daté de la seconde moitié du XIIe siècle, montrant des lions répétés trois fois, toujours avec le même mouvement des pattes et de la queue (Fig. 18) (CLAIRE DÉLÉRY, 2008: 160, Fig. 17b).

Fig. 18. Pièce découverte à Madīnat al-Zahrā. Vue latérale du vase et restitution de l’ensemble de la constitution (CLAIRE DÉLÉRY, 2008: 160, Fig. 17b)

Nous relevons aussi que, parmi les trouvailles de céramique en cuerda seca dans l’Alcazaba de Málaga a été découvert une orza constituant un exemplaire unique. Sur sa panse de forme globulaire, on observe des lions en gambade et des volatiles s’intercalant avec des thèmes végétaux. La représentation du quadrupède semble rappeler de loin la cruche de Ṣabra al-Manṣūriyya (PUERTAS TRICAS, 1989: type 5, p. 13, Fig. 16).

Un décor, également andalou et dans le même esprit que la cruche aux quadrupèdes de Ṣabra al-Manṣūriyya, a été identifié sur un grand vase cylindrique daté du XIe-XIIe siècle, orné dans sa partie inférieure par des médaillons incluant alternativement des rosaces, des lions, des cerfs et des griffons (Arts of the islamic world, Sotheby’s 2011).

Attitude de la queue

Pour revenir à la cruche de Ṣabra nous constatons que la queue se terminant par un motif floral ou végétal est très fréquente sur des quadrupèdes représentés sur des œuvres fatimides, quel qu’en soit le support: tissus, ivoires, bois sculptés, pièces d’orfèvrerie ou céramique. Auparavant, ce détail était aussi très répandu sur les objets sassanides.

Pour la palmette, qui garnit la queue de deux des animaux, la comparaison s’impose avec certains décors de stuc de Ṣabra al-Manṣūriyya. En effet, la morphologie des deux demi-palmettes (Fig. 14 et 15) rappelle celle d’un groupe de stuc de Ṣabra, où sur un entrelacs d’épais rubans se ramifient de fins rinceaux de demi-palmettes bilobées, qui s’intègrent chronologiquement dans une fourchette allant de la seconde moitié du Xe à la première moitié du XIe siècle (CRESSIER et RAMMAH, 2015: 307-308).

La céramique du type «egg shell»

Cette cruche a été fabriquée dans une céramique commune à pâte claire et à paroi très fine (0,25 cm en moyenne) appelée communément egg shell.

Ce genre de céramique a été recueilli en abondance en Orient sur les sites de Suse en Iran dans un contexte allant du IXe à la fin du Xe siècle, et à Sāmarrā en Irak au IXe siècle (NORTHEDGE, 1996: 256, Fig. 5, 1-7). Il est aussi attesté en Égypte sur le site de Fusṭāṭ en contexte fatimide (GAYRAUD, TREGLIA et VALLAURI, 2009: 178). À Ṣabra al-Manṣūriyya ce type de production a été trouvé en proportion remarquable dans certaines séquences stratigraphiques datées d’entre la fin du Xe siècle et le premier quart du XIe siècle, où de rares fragments semblent provenir d’Égypte et ce d’après les analyses chimiques et pétrographiques réalisées par Y. Waksman et Cl. Capelli12. Toujours dans des contextes kairouanais, ce type de production est attesté dans les fouilles du lieu-dit «Jardin de Cordoue» en association avec un matériel daté de la fin du Xe et du début du XIe siècle (GRAGUEB CHATTI et KHECHINE, 2016: 138-139). Enfin, les investigations archéologiques menées dans le terrain «Allani» non loin de la grande mosquée, ont livré un nombre notable de fragments de cruches à filtre du type egg shell en contexte fatimido-ziride (GRAGUEB CHATTI et KHECHINE, 2017: 227-228).

La technique de la cuerda seca

Il est à noter que les pièces de cuerda seca trouvées sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya sont fabriquées dans une pâte très fine du type egg shell. L’association de ces deux techniques faisant montre d’un raffinement et d’un soin étudié amène à penser que ces objets avaient un usage spécifique et suggère qu’il s’agit de pièces d’apparat destinées à un milieu relativement aisé.

ESSAI DE DATATION

Mais où situer chronologiquement cet objet ? Notre proposition de datation repose sur l’association de plusieurs éléments.

C’est non sans difficulté qu’il a été possible d’attribuer une chronologie précise à cette pièce en confrontant les données morphologiques stylistiques et techniques. Nous avons retenu plusieurs arguments relatifs à la forme et aux styles décoratifs qui puisent leur inspiration dans des modèles plus ou moins lointains, proches orientaux voire fatimides, et qui semblent présenter des parentés avec des modèles andalous almohades comme il a été évoqué ci-dessus.

En effet, certains éléments décoratifs évoquent le Xe et plus encore le XIe siècle, comme le motif végétal terminant la queue de l’animal. L’animal en lui-même, représenté dans les quatre cartouches de la panse de la cruche, dut exister déjà à l’époque fatimide, emprunté sûrement aux traditions byzantines et sassanides.

Un autre critère est la lettre montante figurant sur le col de la cruche: il s’agit en effet du kaf ou du ṭā’, qui s’incurve vers l’arrière en col de cygne (FLURY, 1936: 370) et dont l’extrémité s’agrémente d’une demi-palmette. Ce style d’écriture est caractéristique, d’après Lotfi Abdeljaoued13, des premières décennies du Xe siècle, pouvant se prolonger jusqu’au XIe siècle.

La céramique très fine, egg shell, qui est née en Orient, est un procédé de fabrication attesté sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya vers la deuxième moitié du Xe et les premières décennies du XIe siècle.

Reste à indiquer, enfin, que la technique de la cuerda seca et les couleurs utilisées ont été des critères déterminants pour l’attribution d’une chronologie précise à cette cruche. Pour dater cette céramique nous avons bénéficié des connaissances de notre amie Claire Déléry14. En effet, cette cruche décorée selon la technique de la cuerda seca partielle se présente comme une pièce du XIIe siècle, avec comme critère essentiel le fait qu’il s’agit d’une pièce polychrome où s’allient le noir, le vert, et le jaune miel: or, les cuerda seca partielles de ce type ne sont réellement présentes qu’au XIIe siècle. Selon notre collègue, le décor paraît un peu de seconde catégorie, avec une probable provenance d’al-Andalus sans exclure la possibilité d’une production locale.

Cette information émise par notre collègue Claire Déléry est en concordance avec notre avis selon lequel des pièces à usage culinaire associées à cette cruche sont datables du XIIe siècle. Comme ces pièces sont les plus récentes du lot, cette attribution chronologique serait extensible à l’ensemble de la collection. Cette cruche serait donc bien postérieure au supposé abandon de la ville.

Dans ce sens, signalons que, lors des fouilles récentes entreprises sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya, a été attestée l’existence de phases d’occupation postérieures à la date classiquement retenue pour son abandon, c’est-à-dire 1057 en conséquence des invasions hilaliennes. Quoique ces phases semblent correspondre à des séquences d’habitats sporadiques, elles renferment aussi une forte proportion de mobiliers résiduels.

À l’issue de l’analyse de la typologie et des motifs décoratifs de cette cruche, ainsi que de la technique employée, et compte tenu de l’avis de notre collègue médiéviste, nous sommes en mesure d’assigner une datation qui pourrait s’étendre jusqu’aux premières décennies du XIIe siècle.

Par ailleurs, pour conclure sur le contexte chronologique dans lequel s’insère ce type particulier de productions (cuerda seca partielle de Ṣabra al-Manṣūriyya), il convient de noter que le XIIe siècle semble la datation suggérée pour l’ensemble des pièces ornées d’un tel décor en réserve, tant celles recueillies sur la zone palatiale de la ville de Ṣabra15 que la cruche que nous publions ici (recueillie intramuros mais dans un quartier non palatial), en raison des similitudes entre les unes et les autres (morphologie et texture de la pâte et des parois). Le XIIe siècle serait-il le moment de l’introduction de cette technique de production en Ifrīqiya ? D’autres découvertes sur d’autres sites ifriqiens pourront éclairer davantage cette hypothèse.

Reste enfin à s’interroger sur l’origine de la production cuerda seca à Ṣabra al-Manṣūriyya En effet, la rareté de la cuerda seca sur le site pourrait laisser entendre qu’il s’agit d’une importation, notamment orientale ou andalouse, mais cela contredit les analyses physico-chimiques réalisées par Y. Waksman sur un fragment de céramique appartenant à ce type de produit et provenant de Ṣabra16. Ces analyses vont dans le sens d’une production locale.

CONCLUSION

Pour conclure sur cette cruche assez singulière, pièce maîtresse de la série, ainsi que sur les différents fragments de céramique cuerda seca trouvés sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya nous nous posons la question suivante:

À quelle époque cette production apparaît-elle en Ifrīqiya ? Nous avons essayé à travers le lot de céramique découvert à Ṣabra d’attribuer une datation et d’éclairer certains aspects se rapportant à cette production. Ceci sans oublier que la cruche étudiée ci-dessus porte une décoration d’une grande originalité par rapport au répertoire habituel du décor animalier d’Ifrīqiya. Son étude, permet non seulement de proposer des hypothèses sur l’origine de cette production, mais également de définir de larges aires d’influence. Cette cruche est à rapprocher des productions fatimides d’Égypte, mais aussi almohades andalouses.

Ce rapprochement avec al-Andalus est fortement appuyé, comme il a été dit plus haut, par notre collègue Claire Déléry (chronologie XIIe siècle, origine possible: Andalousie).

Si le XIIe siècle semble le moment le plus probable pour l’émergence de ce type de céramique en Ifrīqiya, cette production apparaît surtout en quantité représentative dans des contextes tardifs relevant de l’époque hafside, notamment dans des travaux de dégagements menés à la Kasbah de Sousse et à celle de Tunis17.

L’étude de la cruche aux quatre quadrupèdes, ainsi que des fragments associés, fournissent un premier aperçu sur les productions rares du site de Ṣabra al-Manṣūriyya. Ce lot de céramique jette un nouvel éclairage sur une production jusqu’ici peu connue de la céramique islamique ifrîqiyenne qui témoignerait de l’introduction en Occident d’un savoir-faire originellement oriental. Ces produits sont aussi le témoignage des échanges techniques de la cité de Ṣabra al-Manṣūriyya au sein du bassin méditerranéen.

Reste à signaler que cette fenêtre ouverte sur une production peu connue demande évidemment à être confortée par de nouvelles découvertes. Des études pétrographiques et chimiques comparatives avec d’autres séries, notamment orientales et andalouses permettront sans aucun doute une meilleure connaissance et un meilleur éclairage de certains aspects de ce type de production.

BIBLIOGRAPHIE

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1. Chargée de recherche (Institut National du Patrimoine, Kairouan, Tunisie) soundesgragueb@yahoo.fr

2. L’exploration archéologique sur ce site est ancienne, elle date des années vingt du siècle dernier, puis au cours des années 50. Depuis 1972 et jusqu’aux années 80, une équipe franco-tunisienne a mené plusieurs campagnes de fouille. Récemment ce site fut l’objet d’un projet de coopération franco-tunisienne depuis 2003 jusqu’en 2006, dirigé par P. Cressier et M. Rammah.

3. CRESSIER, P. et RAMMAH, M. (sous presse).

4. À notre connaissance cette production est quasiment absente, dans les niveaux remontant au haut Moyen Âge, sur d’autres sites en Ifrīqiya ce qui tendrait à valoriser davantage le petit lot de céramique cuerda seca découvert sur le site de Ṣabra al-Manṣūriyya. Notons qu’en Algérie peu de fragments de cette production sont mentionnés sur le site de la Qal‘a des Banū Ḥammād (selon une information de notre amie Akila Djellid [CNRPAH, Algérie] que nous remercions). Notons que cette production paraît tout aussi peu représentée en Sicile (SACCO, 2016: t. I, 337).

5. Pour les figures 2 et 4, nous tenons à remercier notre ami Jean-Christophe Treglia (Avignon Université, CIHAM-UMR 5648) qui nous a autorisé à mentionner ces fragments.

6. Cette cruche a fait l’objet d’une publication préalable (GRAGUEB CHATTI, 2017).

7. Ibid.

8. Ce dernier décor a été examiné par Lotfi Abdeljaoued (chargé de recherches à l’INP et spécialiste d’épigraphie arabe).

9. Pour la description de ces représentations animalières nous nous sommes servis des articles de JALABERT, 1935 et GOLVIN, 1973.

10. Remarque qui nous a été faite par M. Patrice Cressier que nous remercions.

11. Cette pièce énigmatique est considérée comme provenant d’Iran ou d’Iraq.

12. CRESSIER, P. et RAMMAH, M. (sous presse)

13. D’après Lotfi Abdeljaoued (chargé de recherches à l’INP et spécialiste d’épigraphie arabe) la plus ancienne inscription portant ce type d’écriture remonte à 307 H/918 J.C.

14. Musée Guimet, Paris. Voir sa thèse: DÉLÉRY 2006.

15. Notons ici que, le fragment de panse de cruche (Fig. 2) a été trouvé dans un contexte qui daterait, d’après le matériel associé, depuis la seconde moitié du XIe siècle jusqu’au premier quart du XIIe La cruche à filtre elle-même (Fig. 3) est datée par Cl. Déléry du XIIe siècle.

16. Les résultats de ces analyses seront publiés par Y. Waksman, Cl. Capelli et R. Cabella. Dans CRESSIER, P. et RAMMAH, M. (sous presse)

17. D’après une observation personnelle.