Arqueología y Territorio Medieval 27, 2020. pp. 63-77 I.S.S.N.: 1134-3184 DOI: 10.17561/aytm.v27.5433

Céramiques glaçurées et à décor vert et brun des épaves islamiques de Provence (fin IXe-début Xe siècle)

Catherine Richarté-Manfredi*

RÉSUMÉ

Aborder le thème des mobiliers céramiques glaçurés, qui constituent une part, somme toute, assez modeste des cargaisons étudiées des épaves islamiques de Provence, revêt toutefois une importance cruciale en terme de diffusion des techniques et savoir-faire en Méditerranée du haut Moyen Âge. Les produits transportés par les navires à partir des côtes du sud-est et du Levant ibérique permettent de cerner, au plus juste, la datation de ces «ensembles clos» engloutis. Par ailleurs, la confrontation de ces données avec celles du sud-est péninsulaire (Pechina/Alméria) est tout à fait indispensable pour la compréhension de cette dynamique commerciale du haut Moyen Âge méditerranéen.

Mots-clés: épaves islamiques, commerce, céramiques glaçurées, diffusion, savoir-faire, Šarq al-Andalus.

ABSTRACT

To tackle the subject of glazed furniture, which constitutes a rather modest part of the studied cargoes of the Islamic shipwrecks of Provence, is however of crucial importance in terms of the diffusion of techniques in the early Middle Ages Mediterranean. The products transported by ships from the coasts of the Iberian Levant make it possible to determine, as accurately as possible, the dating of these sunken "closed ensembles". Moreover, the comparison of this knowledge with data from the south-eastern peninsula (Pechina/Almería) is essential for understanding the commercial dynamics of the early Mediterranean Middle Ages.

Keywords: Islamic shipwrecks, trade, glazed ceramics, diffusion, Sharq al-Andalus

RESUMEN

Abordar el tema de las cerámicas vidriadas que constituyen una parte bastante modesta de los cargamentos estudiados de los pecios islámicos de Provenza reviste una importancia clave en términos de difusión de las técnicas de fabricación, procedencia y de la distribución de los productos transportados por los navios (marco argumental en el que se sitúa mi investigación doctoral) así como para intentar cercar precisamente la datación de estos “conjuntos cerrados”sumergidos. Por otro lado, la confrontación de estos datos con los del sureste de la Península (Pechina/Almería) es imprescindible para la comprensión de esta dinámica comercial durante la alta Edad Media en el Mediterráneo.

Palabras clave: pecios islámicos, comercio, cerámicas vidriadas, técnicas, distribución, Šarq al-Andalus.


En préambule de cette contribution, il convient de revenir brièvement sur les contextes des découvertes des pièces que nous allons présentement détailler. Issus de travaux subaquatiques anciens, les vestiges marins des épaves islamiques ont été recueillis entre 1960 et les années 1990 (JÉZÉGOU, JONCHERAY, 2015).

CONTEXTE DE L’ÉTUDE

En 2013, un projet de recherche pluridisciplinaire a été initié afin de caractériser les contacts entre le Sud de la France et le Dār al-Islām, ou plus précisément avec le Šarq al-Andalus. Cette enquête est devenue doctorale dans l’intervalle1. Les principales thématiques inspirées par ces circulations maritimes sont les questions de l’origine des productions, de la diffusion des savoir-faire et des circuits de distribution des marchandises convoyées dans ces navires. Certaines pièces sélectionnées, issues de ces ensembles, ont bénéficié d’une approche archéométrique.

La base du corpus étudié se compose de quatre navires, Rocher de l’Estéou/Plan 3, Roche Fourras, Agay A, Batéguier2, qui périrent tous en mer, le long des côtes provençales, disséminés entre Marseille et Cannes (JÉZÉGOU, JONCHERAY, 2015: 143). Le fret se répartit entre une charge principale comptant de nombreux conteneurs de tailles variables, dolia, jarres, amphores3, ainsi que de grands pichets modelés et une charge, dite mineure, rassemblant de nombreuses formes (vases à filtre, tasses avec ou sans filtre, quantité de bouteilles, petites jarres, ainsi qu’un lot important de lampes à huile à long bec, etc.).

Ces chargements sont, par ailleurs remarquables, car les objets observés peuvent être similaires d’un bateau à l’autre, suggérant, sinon une même provenance, du moins de mêmes lieux d’approvisionnement (RICHARTÉ, GUTIÉRREZ LLORET, 2015).

DE PRÉCIEUSES PIÈCES GLAÇURÉES

Les objets glaçurés, qui intéressent plus particulièrement cette contribution, constituent une part minime des charges transportées, soit l’équivalent d’environ 8,5% de la masse des mobiliers recueillis, et remontés à la surface par les plongeurs lors des diverses campagnes de fouilles subaquatiques. Toutefois, aussi minime soit-elle, cette présence constante d’objets portant une glaçure, au sein des cargaisons étudiées, est l’une des composantes majeures du dossier relatif aux épaves islamiques de Provence. En effet, dans le contexte de la Méditerranée du premier Moyen Âge, la diffusion de pièces revêtues d’une couverte vitreuse ou émaillée demeure encore exceptionnelle pour cette haute période. Si dans les faits, la glaçure n’apparaît dans ces convois que sur quelques objets, force est de constater que ces derniers sont à la fois récurrents – ce sont des séries – et très différents les uns des autres de par leurs morphologies, leurs techniques de fabrication, de décoration et peut-être même leurs origines.

À cette période, en effet, les articles de terre cuite portant un revêtement glaçuré possèdent une forte valeur ajoutée et ne sont pas encore commercialisés à très grande échelle, ce qui explique peut-être leur diffusion parcimonieuse dans les contextes sériés de Méditerranée occidentale des VIIIe-Xe siècles4. Cela ne sera plus le cas, un siècle plus tard, ainsi qu’en témoignent la diffusions et l’utilisation massive de coupes colorés, particulièrement décoratives, de bacini rehaussant les façades des bâtiments importants des cités médiévales de l’Occident chrétien, dont la plus réputée à ce propos est, sans nul doute, Pise (BERTI, GIORGIO, 2011, AZUAR 2012).

1. MORPHOLOGIE ET ORIGINES DES PIÈCES

Le répertoire formel comprend des vaisselles de présentation, coupes/plats ainsi que de nombreuses formes fermées du service à boire qui associe principalement bouteilles et vases à filtre, tasses à filtre, complétés de quelques lampes à bec allongé ainsi que des objets plus rares, tel un vase zoomorphe (aquamanile) ou encore une très originale gourde de forme annulaire. L’ensemble de ces objets est caractérisé par l’application d’un revêtement vitreux monochrome ou émaillé polychrome sur des pâtes obtenues en atmosphère oxydante à partir de matrices argileuses calcaires, de textures très fines et homogènes, certainement de diverses origines géologiques.

1.1 FORMES OUVERTES: COUPES/PLATS/ATAIFORES

Les coupes de facture assez soignée sont destinées à la présentation des aliments. Peu nombreuses parmi le répertoire des objets prélevés, d’une grande disparité technique, les formes ouvertes sont de types, dimensions et de profils divers. Les styles décoratifs sont également variés: oxydes de cuivre et/ou de manganèse sur opacifiant (étain et/ou quartz?), glaçure transparente monochrome (miel ou verte), ou encore et plus exceptionnels, des oxydes colorés apposés sur un engobe clair et sous glaçure transparente; quant au répertoire ornemental, lorsqu’il est convoqué, il décline essentiellement des motifs végétaux et géométriques aux contours souvent imprécis (Fig. 1 & Fig. 2).

SERVICES DE PRÉSENTATION À DÉCOR VERT ET BRUN SUR FOND BLANC

Coupe émaillée à décor vert et brun (Batéguier - inv. 10211).

Cette pièce opacifiée, de 26 cm de diamètre, porte un décor interne peint en vert et brun, et au revers une couverte blanchâtre très altérée5. Elle évoque par sa décoration, ainsi que par son profil, certains ateliers tunisiens. En effet, de forme hémisphérique sur pied annulaire (Fig. 1 n° 2), elle offre plus de similitudes avec les modèles ifrîqiyiens (GRAGUEB CHATTI, 2006) qu’avec le répertoire des officines andalouses, notamment de Baǧǧāna/Pechina (ACIÉN ALMANSA, CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID 1990) ou encore avec les productions palatines – un peu plus tardives – de Madīnat al-Zahrā’, près de Cordoue (CANO PIEDRA, 1996). Ce plat, paraissant intégralement émaillé, sur une pâte calcaire de couleur jaunâtre et de texture pulvérulente (teneur en calcium/conservation?), est orné d’un motif végétal stylisé. Il s’agit d’une composition circonscrite par une frise circulaire d’arceaux verts et bruns contenant en son centre un jeu de motifs foliacés, des demi-palmettes, vraisemblablement au nombre de quatre, disposées autour d’un élément médian, une fleur de lotus ou de grenadier à 3 pétales de couleur verte, également rehaussée de cernes bruns (Fig. 3)6. La pièce, en partie lacunaire, est très dégradée, mais il semblerait toutefois qu’un ultime ornement, constitué de demi-cercles bruns, scande la bordure de cette coupe.

Fig. 1 – Vaisselles à décor vert et brun sur fond opacifié (© dessins et clichés C. Richarté, DAO. C. Louail, Inrap)

Fig. 2 - Formes ouvertes: n°1 et 2 plats à couverte melado, production de Baǧǧāna-Pechina (© dessins C. Richarté, DAO. C. Louail, Inrap); n° 3, coupe/ataifor à décor vert et brun sur fond opacifié (d’après un dessin d’A. Visquis, DAO. C. Louail, Inrap)

Plat émaillé à décor vert et brun (Agay A- sans n° d’inventaire)

Attribuée à la cargaison du navire d’Agay A, cette pièce est aujourd’hui perdue (Visquis, 1973). Seul un relevé dressé par l’auteur de la fouille, Alain Visquis, subsiste aujourd’hui et en constitue l’unique témoignage (Fig. 2 n° 3). Très partiel, le fragment de coupe hémisphérique montre un décor formé d’une alternance de cernes verts enserrant un motif de tresse brun (manganèse?) sur fond blanc. Si cette morphologie à rebord éversé est courante et déjà usitée durant la période abbasside, ce type de coupe n’en demeure pas moins encore très bien représenté al-Andalus durant l’époque émirale puis califale.

Plat tronconique à décor polychrome engobé sous glaçure (Rocher de l’Estéou/Plane 3 - inv. IP14-D911212-9)

Sur l’épave marseillaise a été retrouvé un plat glaçuré de 23 cm de diamètre, au profil tronconique reposant sur un pied légèrement concave (XIMENÈS, 1976). Celui-ci montre un décor radiant peint avec des oxydes métalliques sur engobe clair et sous couverte transparente probablement à base de plomb (Fig. 1 n° 1). La pâte de ce récipient, par ailleurs bien cuite, est de couleur chamois à rougeâtre, c’est-à-dire façonnée dans une argile ferrique contenant de nombreuses inclusions rougeâtres (chamotte). L’ornementation repose sur un jeu de motifs cruciformes: à une croix brune, tracée à l’oxyde de fer, est superposée en son centre une deuxième croix, verte, rendue par les oxydes de cuivre. La longueur des 8 branches est inégale. L’extrémité du tracé au vert est terminée par un motif «recroiseté» ou fleuronné pouvant évoquer une croix byzantine. Cette pièce est un hapax, aucun parallèle n’a pour l’heure été retrouvé. Bien que n’étant vraisemblablement pas ibérique, le motif décoratif pourrait toutefois être rapproché d’une représentation des fleuves du Paradis, thème prisé apparaissant symbolisé sur une coupe émaillée verts sur fond melado, provenant de la place Almoina à Valence (ROSE-ALBRECHT, 2012:166), mais intuitivement et en raison de la qualité de la pâte rougeâtre, bien cuite, de sa morphologie tronconique sur piédouche et du type de décor, elle évoque certaines productions de Méditerranée orientale7.

Fig. 3 – Plat/ataifor à décor vert et brun sur fond opacifié. Détail du décor (© cliché D. Dubesset).

Fig. 4 - Formes fermées: n° 1-3 petits vases/limetas, n° 4 Vase à filtre provenant du Nord de l’Afrique; n° 5-6 Vases à filtre, n° 7 Bouteille/redoma: productions de Baǧǧāna-Pechina (© dessin S. Gutiérrez, C. Richarté, DAO. C. Louail, Inrap)

PLATS MONOCHROMES (VERT OU MIEL)

Plat caréné monochrome vert (Batéguier8, perdu? sans inventaire)

La pièce de 22,4 cm de diamètre pour 7,4 cm de hauteur est carénée sur la moitié inférieure de la panse. Elle repose sur un pied annulaire dont le talon est finement mouluré par une gorge externe (JONCHERAY, 2007: 174, pl. XIIId). Ce plat est percé d’un orifice de suspension. La pâte de l’objet, à matrice argileuse très fine, est grisâtre, car très altérée. Parmi le lot des formes ouvertes, figure une variante de ce plat à carène, de taille légèrement plus grande (JONCHERAY, 2007: 174, pl. XIIIe), de 26,4 cm d’ouverture, mais ne possédant aucun revêtement9. Ces profils carénés offrent d’intéressantes similitudes avec le répertoire islamique d’Ifrīqiya, de Sicile et également d’Égypte (GRAGUEB, KHECHINE, 2016: 136 Fig. 25; SACCO, 2017: 345 Fig. 2 n° IV 4.2; GAYRAUD et alii, 2017: 120. pl. 72-9505-29).

Plats monochromes brun-miel (Agay A - inv. AG 20148a et b)

Au nombre de deux, ces formes ouvertes apodes, présentent une glaçure transparente de couleur brune uniquement sur leurs faces internes. Ces pièces étant incomplètes, leurs diamètres sont difficilement restituables, mais d’assez grande ouverture: ils sont compris entre 20 et 30 cm. L’un de ces plats montre un décor réduit à deux incisions concentriques pratiquées à l’intérieur et au milieu du récipient (Fig. 21&2). Ces caractéristiques, renvoient à un exemplaire à bord droit et couverte brune (melado) signalé dans le dépotoir émiral de l’état I des fouilles de Baǧǧāna/Pechina (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 82, 84, pl. IV, 5).

1.2 FORMES FERMÉES

Les vases fermés portant un revêtement paraissent mieux représentés en nombre au sein des cargaisons. On remarque, en outre, sur la plupart des récipients, flacons, pichets, bouteilles, vases et tasses à filtres, mais aussi sur quelques lampes à huiles, la réalisation de décors frustes et un usage très parcimonieux des matières vitreuses (Fig. 41-3,7). Si l’intérieur des récipients est complétement enduit d’une glaçure, miel, l’extérieur, lui, est partiellement couvert par un jeu de coulures verticales (verdâtres ou brunes) produisant un effet esthétique détonnant. Ce type de décor est nommé chorreones o goterones de vidrío par les céramologues de la péninsule Ibérique (FLORES ESCOBOSA, MUÑOZ MARTÍNEZ, 1993; MUÑOZ MARTÍNEZ, 1987; OCHOTORENA, 1953). Ce procédé décoratif est original et ne trouve, pour l’heure, que peu de parallèles en dehors du secteur de Pechina-Alméria.

Fig. 5 - Jarro à glaçure vertetransparente verte de Baǧǧāna-Pechina (AG. 2151) provenant de la charge d’Agay A. (© cliché D. Dubesset).

Fig. 6- Jarro à glaçure transparente verte de Baǧǧāna-Pechina (AG 20154) provenant de la charge d’Agay A. (© cliché D. Dubesset).

VASES À LIQUIDE MONOCHROMES

PICHETS MONO-ANSÉS GLAÇURÉS (AGAY A – INV. AG 2151, AG 20154)

Réservé à la contenance des liquides, ce type de vase à panse globulaire légèrement cannelée, à col cylindrique et fond lenticulaire, possède une unique anse de section triangulaire10. Incomplet – la partie supérieure n’ayant pas été conservée – l’exemplaire d’Agay est caractérisé par une pâte à matrice calcaire, très épurée et par des parois très fines. Il a été cuit en atmosphère oxydante et présente également des coulures de glaçure verte à l’extérieur, tandis que sa face interne est enduite d’un vernis jaunâtre (Fig. 5). Il existe pour ces pichets, dans les navires d’Agay et du Batéguier plusieurs variantes qui se déclinent, certes, du point de vue morphologique (Fig. 6), mais également en fonction du type de décor appliqué (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 90, pl. VII, 1-4). L’une des alternatives, et certainement la plus fréquente dans ces chargements, est celle présentant un décor peint (pigments rouges ou bruns) sur pâte crue, apposée au doigt, «en virgule», sur la panse, sur l’anse et parfois sur le rebord (FLORES ESCOBOSA, MUÑOZ MARTÍN, 1993: 81 n° 15). Si la forme bombée ou abombada est la plus courante dans les épaves, c’est aussi celle qui est la mieux représentée dans les niveaux I du testar de Baǧǧāna/Pechina11. L’objet perdure à la période califale pour devenir une forme «standard» du répertoire d’al-Andalus (ACIÉN-ALMANSA, 1993).

BOUTEILLE À UNE ANSE (AGAY A – INV. AG 2152; AG 29144)

De divers modules, quelques petits contenants ou flacons, parfois dotés d’une anse, alternent avec des pièces piriformes à très long col «annelé», reposant sur des bases planes ou lenticulaires (Fig. 41, 2, 3, 7). Cette forme peut être terminée par un bord évasé et trilobé ou droit, mais elle est toujours munie d’une anse de section triangulaire, rattachée du goulot au milieu de la panse (Fig. 4-7)12. Plusieurs techniques décoratives sont observées: incisions et modénatures couvrant parallèlement l’épaulement du vase ou revêtement partiel de coulures/aspersions glaçurées olivâtres (Fig. 7). Un exemplaire provenant, une nouvelle fois, de Baǧǧāna se trouve au musée d’Alméria13 (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 92, pl. VIII 1, 2; FLORES ESCOBOSA, 2011: 14, pl. 4c-d). Des bouteilles de même type auraient également été découvertes à Medina Elvira (CANO PIEDRA, 1993), ainsi qu’à Montefrío (MOTOS, 1991). Il faut noter que la forme est ubiquitaire puisqu’elle se trouve aussi bien dans le niveau émiral que califal (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 111, pl. XIX 1, 2).

VASE À FILTRE (BATÉGUIER - INV. 10764)

Ces vases de divers modules sont des récipients spécifiques, à col cylindrique ou évasé, portant des filtres fixés à la jonction col/panse et possédant des anses14 (Fig. 44, 5, 6). Ce sont des objets qui soulèvent des interrogations, en premier lieu sur leur fonction principale qui n’a, à ce jour, pas été réellement clarifiée. Étonnamment, dans les charges étudiées des trois navires, on en compte de nombreuses séries. Ils offrent toutefois des variantes morphologiques, basées essentiellement sur les panses, globulaires, parfois carénées, dotées d’un col haut plus ou moins évasé 15. Le nombre d’anses peut aussi augmenter du simple, avec ou sans poucier (Fig. 44), au double, voire au triple (Fig. 45 et 6). De même, les filtres sont diversement élaborés allant du motif le plus basique au plus complexe (Fig. 44). On notera que les vases munis de trois éléments de préhension sont systématiquement couverts de glaçure verte, tandis que seuls quelques exemplaires à deux anses en sont occasionnellement revêtus.

Fig. 7- Bouteille/redoma à glaçure transparente verte de Baǧǧāna-Pechina (AG 2152) provenant de la charge d’Agay A. (© cliché D. Dubesset).

D’un point de vue technique, le façonnage de ces types d’objets, semble suggérer l’emploi de deux sortes d’argiles; soit des pâtes rougeâtres à roses, à matrice ferrique, contenant de fines et abondantes inclusions de mica, quartz (métamorphiques), des fossiles/calcaires, sans qu’il s’agisse pour autant d’emploi de dégraissant ajouté16; soit des argiles plus riches en calcaire, de couleur jaunâtre à inclusions très fines mais abondantes de quartz, fossiles, mica, et rares schistes. Dans les deux cas, un matériau particulièrement épuré, permettant l’élaboration de formes nerveuses et très fines, savamment tournées, et assemblées en deux temps (col/panse), puis cuites vraisemblablement en multi-cuisson. Bien que génériques, ces argiles ne seraient pas incompatibles avec les secteurs géologiques de la péninsule Ibérique et plus particulièrement de la Bétique (RICHARTÉ et alii, 2018) à l’exception du petit vase à filtre étoilé et anse à poucier (Fig. 44), à pâte jaunâtre, qui en raison de la présence de quartz éolien dans la matrice argileuse suggère plutôt une origine du Nord de l’Afrique17.

La finesse d’exécution rapproche également ces productions d’un archétype, plus connu sous le terme de eggshell ware, en raison de la qualité de sa pâte de couleur claire et de la grande finesse de ses parois, semblables à celles d’une coquille d’œuf.

Par ailleurs, ces exemplaires, assez exceptionnels dans les contextes précoces d’al-Andalus18, posent les questions à la fois de leur origine et de leur mode de diffusion. En effet, il en a été observé, de manière très sporadique, des exemplaires dans le niveau II du site de Baǧǧāna-Pechina (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 109, pl. XVIII 9, 10), de plus nombreux spécimens ont été observés en Égypte, sur les fouilles d’Isṭabl’Antar à Fusṭāṭ dans des contextes archéologiques dès le début du IXe (GAYRAUD, VALLAURI et alii, 2017: 25, 64, p. 174. pl. 33; GAYRAUD, TREGLIA, 2014), et en Ifrīqiya un peu plus tardivement, courant Xe siècle, sur le site de Ṣabrā al-Manṣūriyya, (GRAGUEB, TREGLIA, 2011). Ces formes très précocement documentées à Suse pour le milieu du VIIIe siècle (KENNET, 2004: 83; KERVRAN, 1977: 89, 152, Fig. 30 1-2) pourraient trouver leur origine, comme le souligne A. Northedge, à l’époque omeyyade et correspondre à une forme répandue, notamment pour des objets de verre ou de bronze, comme ceux signalés à Raqqa, en Syrie (NORTHEDGE et alii, 1988).

Dans les cales de l’épave du Serçe Limani, des types eggshell ware de seconde génération, étaient également présents, mais datée du XIe siècle (BASS et alii: 269 Fig. 15-5).

À partir du Xe siècle, le type semble évolue et comme le signale R.-P. Gayraud, la morphologie de ces vases se modifie vers une réduction de la hauteur du col qui devient également beaucoup plus cylindrique (GAYRAUD et alii, 2017: 349).

Enfin, les vases des épaves provençales peuvent posséder des marques graffitées après cuisson. Sur l’épaulement de l’un d’entre eux, ainsi que sur d’autres types de conteneurs de ces chargements, on peut lire, Sānī /Sābī/Sābi’, marchand de vin?19. Interprétation qui a été corroborée par les traces de vin rouge mises en évidence par les analyses organiques de contenu réalisées par Nicolas Garnier. Donc, il y fort à parier que dans les cales des navires étudiés, deux productions aient été commercialisées de façon concomitante, l’une comme vaisselles de luxe, l’autre plutôt comme conteneurs, associés au transport de denrées biologiques20 et au commerce du vin (RICHARTÉ, GARNIER, à paraître).

TASSE À FILTRE (AGAY A – INV. AG 2145)

Cette forme complète, mono-ansée (avec ou sans poucier), à large ouverture, a été mise principalement en évidence sur le site de Baǧǧāna-Pechina (Fig. 8), et à notre connaissance, il n’existe pas de parallèle connu sur d’autres sites d’al-Andalus ou du Maghreb. Du point de vue fonctionnel, ces tasses issues du service à boire, sont semblables aux petits pichets aux parois ventrues (jarros). Elles portent un filtre convexe, fixé très haut, dans le tiers supérieur de l’embouchure du vase. La rareté et l’originalité de ces pièces a laissé penser un moment, que ce modèle oriental aurait été vendu comme objet de commande; mais, contre toute attente, l’une de ces mêmes tasses à filtre, à pâte fine et jaunâtre21, issue de la cargaison du Batéguier a été retrouvée obturée par un bouchon de poix, induisant explicitement que l’objet renfermait un contenu. Ce type de vaisselle pouvait donc également être négocié empli de denrée (RICHARTE-MANFREDI; GARNIER, (“sous presse”): 243 Fig. 8a-c).

Fig. 8 – Tasse à filtre/taza glaçurée (AG 2145) production de Baǧǧāna-Pechina (?) (© cliché D. Dubesset).

3.3 AUTRES FORMES

LUMINAIRES (BATÉGUIER - N° INV. 5514-1, 5514-69)

Plusieurs sortes de lampes à huile fabriquées dans une argile calcaire jaune ont été retrouvées dans la charge des épaves. Sur une quarantaine d’exemplaires, seules deux lampes portent une glaçure verdâtre. La première est de «type romain» avec réservoir, un bec court et un tenon de préhension22 (Fig. 9-1). La seconde correspond aux lampes à huile «islamiques», à bec long et appartient au type andalou, candil de piquera con cazoleta. Le corps se compose d’un réservoir à fond plat, prolongé par un bec canal. Elle présente un col-goulot légèrement évasé, ainsi qu’une préhension annulaire fixée de la base du réservoir à l’intérieur du goulot (Fig. 9-2). Ce détail est, selon certains auteurs, un signe d’archaïsme et se rencontre dans les modèles rattachés à la période émirale, et notamment dans le niveau I du testar de Baǧǧāna-Pechina (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 97-98, pl. XII 1, 2).

VASE ZOOMORPHE/AQUAMANILE (BATÉGUIERINV. 29128)

Ce qui a été interprété comme un tonnelet ou une gourde est en fait un aquamanile littéralement réservé au lavage des mains ou traditionnellement à la liturgie, tel qu’il en existe de nombreux exemplaires depuis l’Antiquité et au sein du mobilier andalusí dès les IXe-Xe siècle (IZQUIERDO BENITO, RAMOS BENITO, 2015: 425, 428, Fig. 4. pl. III).

Le vase, haut de 32 cm, est réalisé en pâte à matrice argileuse jaunâtre. Ce sont des pièces obtenues par technique mixte associant modelage et élément tourné, notamment pour le corps cylindrique du récipient. (Fig. 10 n° 2). Malgré l’altération, il semble que l’objet ait été totalement recouvert de glaçure olivâtre transparente colorée aux oxydes de cuivre. Le parallèle le plus évident, daté du milieu du Xe siècle, est celui de taille légèrement inférieure, mesurant un peu moins de 20 cm et portant un décor polychrome de taches vertes et brunes sur fond blanc. Ce récipient est conservé au musée de Madīnat al-Zahrā’ à Cordoue (ESCUDERO ARANDA et alii, 2015: 216-218; SALINAS, 2012: 405 Fig. 169.1 pl. 21.1).

La tradition des récipients zoomorphe existait déjà, comme conteneur à huile, dans les cultures tardo-romaine et byzantine. Aux périodes islamiques, l’aquamanile est, semble-t-il, un objet sophistiqué faisait partie des articles de luxe échangés.

Pour ce type de pièce transportée dans la cargaison, la filiation avec les récipients de bronze produits en Égypte ou en Ifrīqiya23 paraît évidente, comme l’atteste un autre exemplaire d’époque fatimide ou ziride, cette fois-ci en alliage cuivreux, de même module que celui du Batéguier (32,5 cm de hauteur), déposé au musée du Bardo de Tunis (Tunisie)24. Ces formes ont été imitées avec un succès certain par les artisans occidentaux.

GOURDE ANNULAIRE À COUVERTE BRUNE/CANTIMPLORA MELADO (AGAY A - INV. AG 75-57-2)

Ce récipient faisait partie, avec épée et coutelas, de l’équipement d’un individu de sexe masculin retrouvé, à l’état de squelette, dans l’une des deux petites barques également naufragées et positionnées perpendiculairement au grand vaisseau d’Agay A25.

Fig. 9 – Luminaires à glaçure verdâtre. Charge du Batéguier (d’après JONCHERAY 2007, (DAO. C. Louail, Inrap).

Cette gourde de petite taille, de 25 cm de hauteur pour 20 cm de diamètre, présente une forme globulaire légèrement aplatie, surmontée d’un petit goulot à lèvre évasée et arrondie (Fig. 101). Elle est munie de deux anses symétriques latérales de section ronde. Sa surface a été soigneusement guillochée, puis entièrement recouverte par une glaçure miel. Cet objet original est sans doute une pièce d’apparat. Le modèle a vraisemblablement été inspiré de la morphologique d’exemplaires antiques; les gourdes en formes d’anneau sont, en effet, connues au moins depuis l’époque romaine26. La fin de l’Antiquité a promu de petites ampoules ou unguentaria de forme annulaire, en verre, qui ont également circulé en Méditerranée (ALMAGRO GORBEA, ALONSO CEREZA, 2009: 170). Pour le domaine islamique, les seuls parallèles seraient une gourde-aiguière annulaire, au décor moulé, portant une glaçure verdâtre, en provenance d’Iran ou d’Iraq, datée du VIIIe siècle, qui est actuellement exposée au Metropolitan Museum de New York (USA)27 ainsi qu’un modèle kairouannais, assez approchant du IXe siècle, signalé en Tunisie (Daoulatli, 1979: 27 Fig. 7).

2. GROUPES TECHNIQUES ET DATATION

Au sein des frets, on remarque que les pièces portant un revêtement, qu’il soit glaçuré, engobé ou émaillé, sont essentiellement des vaisselles réservées à la table et/ou des pièces plus exceptionnelles à valeur ajoutée.

Dans les contextes des premiers temps de l’Islam de nombreuses pièces portent des glaçures monochromes transparentes vertes, jaunâtres ou brunes (GAYRAUD et alii, 2017: 354), une technique qui imperméabilise les pâtes poreuses et créée un effet esthétique certain. Pour obtenir les différentes tonalités, ces dernières sont obtenues à partir d’oxydes plombifères auxquels sont ajoutés des oxydes minéraux (Fe/jaunâtre/miel, Cu/vert). Toutefois au IXe siècle, l’usage du vernis plombifère, en al-Andalus tout comme au Maghreb, est encore loin d’être totalement étendu à l’ensemble du répertoire en usage (GUTIÉRREZ LLORET, 1996: 201-203, SALINAS, PRADELL, 2018). Dans les chargements qui nous occupent, deux manières sont simultanément employées: soit l’objet est plongé intégralement dans un bain vitrifiant, le recouvrant de façon uniforme, soit il est couvert par aspersions et coulures de glaçure, et c’est le mode a «vetrina sparsa» ou «glaze suspension» qui va lui conférer un revêtement partiel.

De même que la pose de décors peints structurés (verts et bruns), sur un fond opaque (stannifère ou autre) ou sur engobe blanc (revêtu d’une glaçure transparente), ce sont des techniques émergentes, encore inhabituelles en Méditerranée occidentale, en raison de la chronologie haute des épaves de Provence.

Fig. 10 Autres formes: n° 1- Gourde annulaire de l’épave d’Agay A (© dessin S. Gutiérrez, DAO. C. Louail, Inrap); n° 2 - Aquamanile zoomorphe issu de la cargaison du Batéguier (d’après JONCHERAY 2007, DAO. C. Louail, Inrap).

Le jeu de polychromie obtenu à l’aide d’oxydes (cuivre et manganèse) sur fond clair se diffuse avec parcimonie dans l’Occident musulman28. À cette date précoce, la question de la nature des matières premières opacifiantes reste posée: oxydes d’étain ou présence de cristaux de quartz dans la glaçure? Cette coupe émaillée au décor vert et brun du Batéguier, dont l’argile à matrice calcaire est de type «générique»29; semble tout à fait compatible avec la géologie de la péninsule ibérique et particulièrement les secteurs de Bétique. Toutefois, elle se rapproche par son style d’exécution des productions de Raqqāda du IXe siècle (BEN AMARA et alii, 2005)30.

Il en va de même pour la coupe marseillaise engobée et peinte sous glaçure transparente qui est aussi une singularité et qui n’a pas trouvé de rapprochement. La morphologie, la composition, et le mode d’application du décor sur une surface blanchie, puis recouverte d’une glaçure plombifère, est peu fréquente en Méditerranée occidentale à cette même période. Par ailleurs, cette coupe présente, sur sa face interne, un détail intéressant: la trace d’utilisation de pernettes (atifles), nécessaires, lors de la cuisson, pour l’enfournement des pièces à couvertes vitrifiées.

Ce sont, en effet, pour cette période, des objets d’une grande technicité en termes de savoir-faire. Ils ont été obtenus grâce à un habile tour de main, l’ajout de matières premières minérales, tels oxydes métalliques et opacifiants (pour la polychromie) et de plusieurs cuissons, ce qui en fait des articles certainement plus onéreux que les vaisselles communes. Ainsi, ces trois manières (glaçure/engobe/émail) sont contemporaines et apparaissent concomitamment dans les navires, mais sont certainement issus d’ateliers divers, notamment en ce qui concerne la pièce engobée (Méditerranée orientale?).

Durant ce très haut Moyen Âge, la fabrication de céramique glaçurée, bien qu’encore discrète, est principalement associée à des officines urbaines prospères, comme celles de Baǧǧāna-Pechina et de Malaga et, plus tardivement encore, à celui de centre cordouan de Madīnat al-Zahrā’. Ces ateliers élaborent et proposent un répertoire formel lié essentiellement aux services de table et aux pièces d’apparat. Hors de ces centres, la distribution des objets glaçurés reste très limitée en Occident.

3. MISE EN PERSPECTIVE

Ces assemblages céramiques provenant des épaves de Provence sont parfaitement en correspondance avec les données recueillies dans le Levant ibérique et plus particulièrement avec les vestiges de l’officine potière du niveau I de Baǧǧāna-Pechina datés de la fin du IXe siècle (ACIÉN, CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1990: 159)31. Un centre de production dont l’activité est étroitement liée au rayonnement des savoir-faire orientaux (procédés/innovations) et à son propre essor commercial (SALINAS PLEGUEZUELO, ZOZAYA, 2015).

Ainsi, les déplacements maritimes, réalisés au large de la Provence, certainement en lien avec la base du Faraḫšinīt (SÉNAC, 2007), pourraient correspondre à une véritable dynamique commerciale incluant des circuits réguliers en Méditerranée, comme tendrait à le prouver d’une part la récurrence de pièces exportées du domaine fatimide (Ifrīqiya et Sicile), et d’autre part la majorité du fret de ces navires en provenance d’al-Andalus et plus particulièrement de Baǧǧāna-Pechina. La datation proposée pour ces navires, ainsi que celle du complément de charge des bateaux (tinajas et autres conteneurs remplis de denrées), peut être placée dans le dernier quart du IXe siècle voire, au plus tard, dans les deux premières décennies du Xe siècle. Une proposition chronologique, parfaitement corroborée par un indicateur précis: une analyse14C sur restes humains découverts dans le navire d’Agay A32.

Aussi, les nouveaux services de tables et pièces colorés, d’usage courant ou plus spécifiques, destinés certainement à une clientèle aisée, se retrouvent parfois en terre chrétienne privilégiant l’apparition de nouveaux faciès en Méditerranée occidentale (RICHARTÉ, TREGLIA, 2014).

BIBLIOGRAPHIE

ACIÉN ALMANSA, Manuel; CASTILLO GALDEANO, Francisco; MARTÍNEZ MADRID, Rafael (1990): «Excavación de un barrio artesanal de Baŷŷāna (Pechina, Almería)», Archéologie Islamique, 1, pp. 147-168.

ACIÉN ALMANSA, Manuel (1993): «La cultura material de época emiral en el sur de al-Andalus. Nuevas perspectivas» dans A. MALPICA CUELLO (Éd.), La Cerámica Altomedieval en el Sur de Al-Andalus. pp. 153-172. Salobreña: Universidad de Granada (Monografías de Arte y Arqueología, 19).

ALMAGRO GORBEA, María Josefa; ALONSO CEREZA, Eduardo (2009): Vidrios antiguos del Museo Nacional de Artes Decorativas. Madrid: Real Academia de la Historia.

AZUAR, Rafael (2012): «Cerámicas en “verde y manganeso”, consideradas norteafricanas, en al-Andalus (s. X-XI dc) dans Arqueología y Territorio Medieval, 19, pp. 59-90. https://doi.org/10.17561/aytm.v19i0.1455

BASS, George F.; BRILL, Robert H.; BERTA LLEDÓ, Sheila and MATTHEWS, D. (2009): Serçe Limani, The glass of an eleventh-century shipwreck, volume 2. (Ed. Rachal Foundation Nautical Archaeology Series, in association with the Institute of Nautical Archaeology; Texas (A&M University Press), College Station.

BEN AMARA, Ayeb; SCHVOERER, Max; THIERRIN-MICHAEL, Gisela; RAMMAH, Mourad (2005): «Distinction de céramiques glaçurées aghlabides ou fatimides (IXe-XIe siècles, Ifriqiya) par la mise en évidence de différences de texture au niveau de l’interface glaçure-terre cuite», ArchéoSciences, 29, [En ligne]. URL: http://archeosciences.revues.org/458

BERTI, Graziella; GIORGIO, Marcella (2011): «Ceramiche con Coperture Vetrificate Usate come “Bacini”. Importazioni a Pisa e in Altri Centri Della Toscana tra Fine X e XIII Secolo». Florence, All’Insegna del Giglio.

CANO PIEDRA, Carlos (1993): «La cerámica de Madīnat Ilbira» dans A. MALPICA CUELLO (Éd.), La Cerámica Altomedieval en el Sur de Al-Andalus. pp. 273-283. Salobreña, Universidad de Granada (Monografías de Arte y Arqueología, 19).

CANO PIEDRA, Carlos (Éd.) (1996): La cerámica verde-manganeso de Madīnat Al-Zahrā’. Grenade: Fundación El legado andalusí.

CASTILLO GALDEANO, Francisco; MARTÍNEZ MADRID, Rafael (1993): «Producciones cerámicas en Baŷŷāna», dans A. MALPICA CUELLO (Éd.), La Cerámica Altomedieval en el Sur de Al-Andalus, pp. 67-116. Salobreña: Universidad de Granada (Monografías de Arte y Arqueología, 19).

DAOULATLI, Abdelaziz (Éd.) (1979): Poteries et céramiques tunisiennes. Tunis: Institut National d’Archéologie et d’Art.

DJAOUI, David (Éd.) (2019): «On n’a rien inventé! Produits, commerce et gastronomie dans l’Antiquité romaine» [Catalogue d’exposition], Marseille. Musée de Marseille.

ESCUDERO ARANDA, José; GARCIA CORTES, Andrés; MUÑOZ DIAZ, Jesús, ZAMORANO ARENAS, Ana; SALINAS PLEGUEZUELO, María Elena (2015): «Madinat al-Zahra. Catálogo de la exposición permanente». Córdoba. Consejería de Cultura de la Junta de Andalucía y Casa Árabe, Madrid.

FLORES ESCOBOSA, Isabel (2011): «La fabricación de cerámica islámica en Almería: La loza dorada», Tudmîr (Revista del museo Santa Clara), 2 pp. 9-29

FLORES ESCOBOSA, Isabel y MUÑOZ MARTÍN, María del Mar (1993): Vivir en Al-Andalus. Exposición de cerámica (ss. IX-XV), Alméria.

GAYRAUD, Roland-Pierre; VALLAURI, Lucy (Éd.) (2017): Fustat II. Fouilles d’Isṭabl ‘Antar. Céramiques d’ensembles des IXe et Xe siècles, Fouilles de l’Ifao 75. Le Caire: Institut français d’Archéologie orientale.

GAYRAUD, R.-P. et TREGLIA, J.-C. (2014). Amphores, céramiques culinaires et céramiques communes omeyyades d’un niveau d’incendie à Fustât Istabl ‘Antar (Le Caire, Egypte). In N. Poulou-Papadimitriou, E. Nodarou et V. Kilikoglou (dir.). LRCW4, Late Roman Coarse Wares, Cooking Wares and Amphorae in the Mediterranean, Archaeology and Archaeometry. The Mediterranean: a Market without frontiers (pp. 365-375). British Archaeo- logical Reports, International Series, 2616 (I), 2 vol. Oxford: Archeopress.

GAYRAUD Roland-Pierre (1997): «Les céramiques égyptiennes à glaçure, IXe-XIIe siècles», dans La Céramique médiévale en Méditerranée. Actes du VIe congrès de l’AIECM2 (Aix-en-Provence 1995). pp. 261-270. Aix-en-Provence.

GRAGUEB CHATTI, Soundes (2006): Recherches sur la céramique islamique de deux cités princières en Tunisie: Raqqāda et Ṣabra al-Manṣūriya, thèse de doctorat (dir. Fixot M.), Université de Provence, Aix-en-Provence.

GRAGUEB, S., TREGLIA, J.C., CAPELLI, C. et WAKSMAN, Y. (2011). Jarres et amphores de Ṣabra al-Manṣūriyya (Kai- rouan, Tunisie). In P. Cressier et E. Fentress (dir.). La Céramique du haut Moyen Âge au Maghreb: état des recherches, problèmes et perspectives (pp. 197-220), Collection de l’École française de Rome, 446. Rome: École française de Rome.

GRAGUEB CHATTI, Soundes; KHECHINE, T. (2016) Contribution à l’étude de la ville de Kairouan au haut Moyen-Âge: d’après les données d’une fouille archéologique (Sondage dans l’endroit dit «Jardin de Cordoue»). Revue tunisienne d'archéologie, Association tunisienne d'archéologie (Tunis), 2016, 3, pp.107-179. ⟨halshs-01441925⟩

GUTIÉRREZ LLORET, Sonia (1996): La cora de Tudmir de la antigüedad tardía al mundo islámico: poblamiento y cultura material, Madrid/Alicante, Casa de Velázquez/Instituto de Cultura Juan Gil-Albert, Collection de la Casa de Velázquez 57.

IZQUIERDO BENITO, Ricardo, RAMOS BENITO, Alejandro (2015): «La céramique médiévale à Vascos (Tolède, Espagne): Approche des productions céramiques dans la marche moyenne d’al-Andalus (IXe-XIIe siècles)» dans Tourner autour du pot..., pp. 423-432. Caen: Presses Universitaires de Caen (Publications du CRAHAM).

JEZEGOU, Marie-Pierre; JONCHERAY, Jean-Pierre (2015): «Les épaves sarrasines du littoral provençal», Actes du colloque international «Héritages arabo-islamiques dans l’Europe méditerranéenne du VIIIe au XVIIIe s. Histoire, Archéologie, Anthropologie», dans C. RICHARTÉ, R.-P. GAYRAUD, J.-M.POISSON (dir.), pp. 143-159. Paris, La Découverte.

JONCHERAY, Jean-Pierre (2007): «L’épave sarrasine (Haut Moyen Âge) de Batéguier ou Bataiguier, opérations archéologiques de 1973 et 1974», Cahiers d’archéologie subaquatique, 16. pp. 131-212.

KENNET David (2004): Sasanian and Islamic pottery from Ras al-Khaimah (eBook version): classification and analysis of trade in the Western Indian. Oxford Archaeopress. Society for Arabian studies Monographs, 1.

KERVRAN, Monique (1977): Les niveaux islamiques du secteur oriental de l’Apadana, II. - Le matériel céramique, Cahiers de la Délégation Archéologique Française en Iran, 7, pp. 75-161.

MOTOS GUIRAO, Encarnación (1986): «Cerámica procedente del poblado de “El Castillón” (Montefrío, Granada)», dans Actas I Congreso de Arqueologia Medieval Española, 4. Huesca. pp. 383-405.

MUÑOZ MARTÍN, María del Mar (1986-1987): «Estudio tipológico preliminar de la cerámica hispanomusulmana de Bayyana». Anales del Colegio Universitario de Almería. Letras. VI. pp. 35-56.

NAVARRO PALAZÓN, Julio; GARCÍA AVILÉS, Alejandro (1989): «Aproximación a la cultura material de Madīnat Mursiya», dans Murcia musulmana, Murcie. pp. 253-356

NORTHEDGE, Alastair; BAMBER, Andrina, ROAF, Michael (1988): Excavations at ‘Āna, Qal‘a Island. Iraq Archaeological Reports 1, British Institute for the Study of Iraq. Warminster.

OCHOTORENA, F. (1952-1953): «Cerámica árabe de Pechina», Memorias de los Museos Arqueológicos Provinciales, XIII- XIV, pp. 126-134.

PARKER, A. J. (1992). Ancient shipwrecks of the Mediter-ranean and the roman provinces, British Archaeological Reports, International Series, S580. Oxford: Oxford Ltd.

RETUERCE VELASCO, Manuel; CANTO GARCIA, Alberto (1987): «Apuntes sobre cerámica emiral a partir de dos piezas fechadas por monedas», dans II Congreso de Arqueologia Medieval Espanola, t. 3. Madrid. pp. 93-104.

RICHARTÉ-MANFREDI, Catherine; TREGLIA, Jean-Christophe (2014): «Mémoire d’Outre-Mer. Évolution des échanges entre domaine franc et Méditerranée (VIe-XIe s.)», dans «Le paysage provençal: entre héritage antique et renouveau de l’an Mil» dans L’héritage de Charlemagne 814-2014, A. CONSTANT (Coord.). Catalogue de l'exposition internationale, Cradles of European Culture - CEC Francia Media (Ename, Belgique, mai-juillet 2014). Province de Flandres. pp. 233-254.

RICHARTÉ-MANFREDI, Catherine, GUTIÉRREZ LLORET Sonia et alii, (2015): «Céramiques et marchandises transportées le long des côtes provençales, témoignages des échanges commerciaux entre le domaine islamique et l’Occident des IXe-Xe siècles», dans C. RICHARTÉ, R.-P. GAYRAUD, J.-M. POISSON (dir.), dans Héritages arabo-islamiques dans l’Europe méditerranéenne du VIIIe au XVIIIe s. Histoire, Archéologie, Anthropologie, Actes du colloque international (Marseille, 11-14 septembre 2013), Paris, pp. 209-227.

RICHARTÉ-MANFREDI, Catherine; CAPELLI, Claudio; GARNIER, Nicolas (2018): «Analyses archéométriques et nouvelles contributions à l’étude des récipients de transport des épaves islamiques de Provence (fin IXe-Xe s.)», Archeologia medievale, XLV, pp. 239-251.

RICHARTE-MANFREDI, Catherine; GARNIER, Nicolas (“sous presse”): «Denrées et marchandises de la fin de l’époque émirale circulant au large de la Provence», dans M. BRISVILLE, R. LAKHAL, A. RENAUD (Éd.), «Métiers de l’alimentation en Méditerranée occidentale (Antiquité-Moyen Âge)» Workshop international, 5-6 de abril de 2017, (Madrid) Casa de Velázquez.

ROSE ALBRECHT, Jeanne (2012): «Vaisselle émaillée polychrome en al-Andalus au Xe-XIe siècles: décors représentatifs de la tradition califale» dans Eaux et nourritures à l’époque romane. Actes colloque international d’art roman: Les nourritures à l’époque romane. Revue d’Auvergne, 604. pp. 157-168.

SACCO, Viva (2017): «Le ceramiche invitriate di età islamica a Palermo. Nuovi dati dalle sequenez del quartiere della Kalsa», Archeologia medievale, XLIV. pp. 337-367.

SALINAS PLEGUEZUELO, María Elena (2013): «Cerámica vidriada de época emiral en Córdoba». Arqueología y Territorio Medieval, 20. pp. 67-96. https://doi.org/10.17561/aytm.v20i0.1446

SALINAS PLEGUEZUELO, María Elena, ZOZAYA, Juan (2015): «Pechina: el antecedente de las cerámicas vidriadas islámicas en al-Andalus», dans M. J. GONÇALVES, S. GÓMEZ MARTÍNEZ (éd.), Actas do X Congresso Internacional “A Cerâmica Medieval No Mediterrâneo”. pp. 573–576. Silves.

SALINAS PLEGUEZUELO, María Elena (2012): La cerámica islámica de Madinat Qurtuba de 1031 a 1236: Cronotipología y centros de producción, thèse de doctorat inédite sous la dir. d’A. León Muñoz et de D. Vaquerizo Gil. Universidad de Córdoba, Cordoue.

SALINAS PLEGUEZUELO, María Elena; PRADELL, Trinitat (2018): «Primeros resultados del Proyecto: «La introducción del vidriado en al-Andalus o las tecnológicas e influencias orientales , a partir de análisis arqueométricos». Arqueometría de los materiales cerámicos de época medieval en España. Grassi F., Quirós Castillo J. A. (Éds.). Documentos de arqueología medieval, 12. pp. 241-251

SÉNAC, Phillippe (2000): «Les épaves sarrasines», dans Les Andalousies de Damas à Cordoue, Paris, Hazan, pp. 180-185.

SÉNAC, Philippe (2007): «Farakhshinît y los pecios sarracenos de Provenza», Monografías Conjunto Monumental de la Alcazaba. I. Almería, puerta del Mediterráneo (SS. X-XII), pp. 117-133.

TURINA GÓMEZ, Araceli (1986): «Algunas influencias orientales en la cerámica omeya andalusí», Actas del II Coloquio Internacional de Cerámica Medieval en el Mediterráneo Occidental (Toledo, 1981), pp. 455- 459, Madrid.

VISQUIS, Alain-Georges (1973): «Premier inventaire du mobilier de l’épave dite “des jarres” à Agay», Cahiers d’archéologie subaquatique, 2, pp. 157-167.

XIMENES, Serge (1976): «Étude préliminaire de l’épave sarrasine du Rocher de l’Estéou», Cahiers d’archéologie subaquatique, 5, pp. 139-150.

___________________________

*. catherine.richarte@inrap.fr, Inrap, Ciham (UMR 5648).

1. Recherche doctorale menée à l’université Lumière-Lyon 2 sous la double direction de Dominique Valérian (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et de Sonia Gutiérrez Lloret (Universidad de Alicante).

2. Les quatre épaves et de leurs chargements: Agay A (PARKER, 1992: 8; Visquis, 1962); Batéguier (PARKER, 1992: 97; Joncheray, 1973), Plane 3 ou Rocher de l’Estéou (PARKER, 1992: 821; XIMENÈS, 1976); et enfin Roche Fouras ou «Épave des meules» qui en dehors de meules à bras comportait très peu de matériel (Sénac, Joncheray, 1995).

3. J'utilise sciemment la terminologie de l’Antiquité classique (amphore/dolium), car nous nous situons au début du Moyen Âge et que certaines formes sont persistantes. Par ailleurs, au milieu de la mer Méditerranée nous sommes au carrefour d’influences et de sociétés aux usages variés. Ces jarres de très grande capacité sont comparables aux dolia, et inédites pour l’époque médiévale. Durant le premier siècle de notre ère, ils existaient des bateaux de type «pinardiers» qui transportaient du vin. Il s'agit, pour les épaves de Provence, du même mode de transport maritime original et sans précédent pour la période islamique. Apparemment, ces très grandes jarres n’ont - pour l’heure - pas encore trouvé de parallèle en contextes archéologiques domestiques et terrestres.

4. En Méditerranée occidentale, et notamment en Provence, les objets de terre cuite monochromes ou polychromes glaçurés sont principalement attestés dans les contextes élitaires laïques: castrum de Fos-sur-Mer, et motte de Niozelles, ou encore religieux, comme pour le monastère arlésien de Saint Pierre de Montmajour.

5. Analysée par C. Capelli (Dipartimento di Scienze della Terra, dell’Ambiente e della Vita – DISTAV –, Università degli Studi di Genova, capelli@dipteris.unige.it), la pièce porte la référence n° 10211-Esar10.

6. Les fleurs de lotus ou de grenadier sont des sujets classiques du répertoire iconographique proche-oriental (TURINA GÓMEZ, 1986: 523).

7. Sans aucune comparaison, cette dernière a été classée dans les vitrines du musée d’Histoire de Marseille, où elle a été déposée, parmi les mobiliers de l’époque moderne!

8. Plat correspondant au type 43 (JONCHERAY, 2007: 174 pl. XIII-d).

9. Il s’agit du type 44 (JONCHERAY, 2007: 174 pl. XIII-e).

10. Ces jarros correspondent à la forme 25 de Joncheray.

11. Les jarritos représentent plus de 70% des déchets de production de l’atelier de Baǧǧāna (CASTILLO GALDEANO, MARTÍNEZ MADRID, 1993: 77).

12. La forme et sa variante correspondent aux types 54 et 61 de Joncheray (JONCHERAY, 2007: 181 pl. XVII-c et 182 pl. XVIII-c et d).

13. Bouteille complète identique en dépôt au Museo de Almería sous le n° DJ82792 (Cf. fichier Ceres).

14. Ils correspondent au type 82 et 83 de Joncheray (JONCHERAY, 2007: 190 pl. XXI-i et 191 pl. XXII)

15. R.-P. Gayraud observe la présence de carène très marquée sur les vases à filtre de la seconde moitié du IXe siècle à Fusṭāṭ (GAYRAUD et alii, 2017: 348)

16. Analysé par C. Capelli, ce vase à filtre à col cylindrique évasé à deux anses porte la référence n° 10764-Esar13.

17. Analyse réalisée par C. Capelli sous la référence ESAR4.

18. Les jarras con filtro ont été aussi recensées dans les contextes émiraux, à Murcie (NAVARRO PALAZÓN, GARCÍA AVILÉS, 1989: 327 Fig. 8-21) ainsi qu’à Grenade (RETUERCE VELASCO, CANTO GARCIA, 1987: 104 Fig. B).

19. Les marques ont été déchiffrées par Mª Antonia Martínez Núñez (Universidad de Málaga) que je tiens à remercier ici.

20. C’est notamment le cas du vase à filtre AG 27420 qui a livré des traces de poix de conifère (imperméabilisation/obturation), de graisse animale de ruminant (ovins?), d’huile végétale de noix (fruit) et d’un produit laitier. Ces analyses organiques par GC-MS ont été effectuées par le Laboratoire Nicolas Garnier.

21. Cet objet a également été testé par C. Capelli, n° 20145-134-12755.

22. Cette lampe correspond au type 92 de Joncheray (JONCHERAY, 2007: 194 pl. XXIV-k).

23. Voir Mourad Rammah "Aquamanile en forme de bélier" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2020. http://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=object;ISL;tn;Mus01_A;17;fr Source: [http://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=object;ISL;tn;Mus01_A;17;fr&cp]

24. Conservé au musée du Bardo de Tunis avec le numéro d’inventaire 2817.

25. Ces deux petites embarcations sont contemporaines et contenaient du mobilier céramique semblable à celui des charges de l’épave d’Agay A; par ailleurs, une datation radiocarbone réalisée sur le squelette livre comme fourchette chronologique 761-885 AD (70% de probabilité).

26. Voir dans DJAOUI (2019: 122 Fig. 5), l’exemplaire en dépôt au musée Carnavalet à Paris sous le n° d’inventaire CARAC 34347.

27. Cette pièce porte le n° d’inventaire NYC-978. 549.2.

28. Pour la coupe à décor vert et brun du Batéguier, l’émail, servant de surface à la pose du décor, est caractérisé par C. Capelli comme étant «fin, mais régulier et riche en opacifiant».

29. Elle contient de fines inclusions relativement peu abondantes, de mica, de quartz, fossiles et rares schistes.

30. Cité princière de Raqqāda, située à 9 km au sud-ouest de Kairouan, fondée par les Aghlabides en 876 de n. è.

31. Les mobiliers découverts dans le testar de Baǧǧāna correspondent à un instantané de la production, mais ne représentent, en aucun cas, la totalité de ce qui a été fabriqué dans cette officine. Les fournées pouvant avoir été espacées de plusieurs semaines, comme de plusieurs mois. Par ailleurs, les céramiques du dépotoir ne constituent qu’une partie de ce qui a été produit par les potiers. Ce qui n’a pas été rejeté ayant sans doute été commercialisé.

32. L’échantillon prélevé sur le squelette de l’épave d’Agay (Poz-101288) Agay us 22927 R_Date (1225,30) a été confié au Poznań Radiocarbon Laboratory
68.2% probability
721AD (13.4%) 741AD
767AD ( 8.4%) 779AD
790AD (46.4%) 869AD
95.4% probability
690AD (26.5%) 750AD
761AD (68.9%) 885AD